I. Descendre dans l’abîme

 7. Alerte.

Une gerbe de cris explose dans la radio de Bastion. Ce sont ses hommes. Des cris, des bruits de pas, les cliquetis familiers des glissières armées. Sa nuque se tend. Il sait que les verrous de sécurité sont déclenchés. Le protocole de confrontation. Il bondit dans le couloir, suivi de Sandrane qui le colle au corps. Ils se jettent sur la première fenêtre qui donne sur les patrouilles. La scène les sidère.

Une dizaine de fourgons blindés vient de percer le périmètre. Cinquante hommes font face aux hommes de Bastion. Aucun patch d’identification. Des cuirasses, des casques et des viseurs holographiques de partout. Les deux camps ont dégainé. Un tir – un seul – et c’est un massacre. Les policiers marqués de points rouges tomberont tous.

Au centre, un négociateur au faux calme d’un vampire parle au le second de Bastion. Quelques secondes plus tard l’homme est saisi et emporté dans un fourgon. Ses hommes sont furieux, humiliés.,, décapités. Se faire déposséder d’une affaire Bastion déjà vécu ça. Mais pas à ce point, pas menacé de mort.

« Putain! Mais, c’est quoi ce merdier, c’est qui ces gars ?! »

Il s’acharne sur sa radio mais elle reste muette. Autre canal, rien. Le portable ? Pas de signal. Il comprend. Un brouilleur à spectre déployé sur toute la zone. Les caméras sont mortes. Les drones écrasés au sol comme des oiseaux foudroyés. Le site est coupé du monde. Maintenant huit soldats qui foncent vers le bâtiment, mains sur la crosse. C’est pas des enquêteurs, pas des renforts.

« Rien n’est normal dans ce foutoir, Sandrane, rien ! J’aurais dû écouter mon instinct, fous le camp toi, faut pas qu’ils te trouvent ici sinon je suis grillé ! »

Il la saisit brutalement et la jette par la fenêtre qui donne sur le bosquet. Elle chute, roule et dégaine son skate. A ce moment un drone militaire surgi d’un buisson. Elle trace. Les soldats tirent mais, trop tard. Ratée. Bastion les voit s’approcher et s’agenouille mains derrière la tête. Il remarque le regard apathique des hommes qui tuent comme ils mangent. Ils le menottent et l’emmènent sans un mot.

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