I. Descendre dans l’abîme
5. Spidergirl.
Bastion la capte. Il agite ses bras en direction du bosquet qui s’étire depuis pied du bâtiment. Le seul angle mort par lequel elle peut se faufiler. Il doit tout faire pour qu’elle reste invisible aux lentilles omniprésentes, et surtout à ses collègues. Il sait comment elle influence son commissariat. Parce qu’elle est un aimant à fric. Parce qu’elle attire les affaires et partage ses hommes en deux groupes distincts : les chevaliers blancs et ceux qui ont à peine de quoi vivre. C’est elle qui dirige cette moitié du commissariat. La moitié qui se bat à armes égales contre la pègre.
Le skate siffle dans les-bois sur le velours de mousse humide. Il progresse comme un félin cybernétique. C’est un prototype permanent essentiellement construit en carbyne stabilisé, plus légère que le carbone et quarante fois plus dur que le diamant. Câblage, batteries, connectique et revêtement de surface ; tout est en aérographite. Un conducteur composé à 99,99% d’air capable d’absorber la lumière ambiante et de devenir quasiment invisible dans la pénombre. Efficacité et dangerosité maximale. Une bombe déguisée en planche.
Personne ne peut rattraper Sandrane en milieu urbain. Il faudrait déjà son skate. Et son corps. Car elle aussi est fonctionnelle, agile, endurante. Pour elle le parkour c’est un art martial. Quand elle ne roule pas elle grimpe, elle franchit, elle se hisse et saisit. L’horizontal et le vertical sont une même chose.
Elle est de la race des arachnomonkeys technoïdes. C’est elle que les flics l’appellent : « la plus belle plante grimpante de la ville ».
Elle approche du refuge. L’air devient dense. Et puis sur la plaque qui surplombe la porte, une inscription en lettres rouge vif. Une écriture tranchante, acusatrice.
Deux options :
- Des fans de « Canis Horribilis » veulent créer le buzz.
- La fondatrice du refuge est bien réelle
Quand elle croise le regard de Bastion elle sait.
Deuxième option
Les lettres, toutes en capitales suitent encore sur le granit.
« Sales putes perverties, vous crevez par là où vous avez péché ! »
Quelque chose vient d’ouvrir l’abîme.

< 4. "Des affaires et des hommes"

I. Liste des sections

6. "Soyez les bienvelus" >
Reste au courant de la vie de cette histoire! 🙂
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