I. Descendre dans l’abîme
1. Contact.
Quand Sandrane reçut l’appel, elle venait tout juste d’enterrer le centième cadavre d’oiseau sacrifié par son chat. Minou l’observait comme un prête qui juge.
Elle évitait tout contact humain depuis des mois, cloîtrée chez elle après sa dernière affaire aussi lucrative que moralement discutable. Depuis, elle flottait entre séries interminables et drogues végétales dans ce qu’elle avait baptisé : le syndrome « post-biz ». Plus d’effervescence, plus de sens : Sandrane. La télé, internet à foison, Pixel qui assassinait systématiquement tout volatile environnant et des poils qui lui poussaient de partout, recouvrant le canapé avec ceux de minet. Son pote pharmacien l’avait pourtant prévenue. « Le millepertuis c’est un antidépresseur naturel mais surtout un engrais capillaire ». Elle lui avait répondu avec un sourire en coin : « Balance la plante qui détend, ma toison dérangera pas mon chat ».
Surprise, surprise. Au bout du fil c’est Le commissaire Bastion. Un monument de la justice locale qui la déteste cordialement. Il réprouve ses méthodes autant que sa redoutable efficacité qui sape son prestige. Malgré cela, il était forcé d’admettre que : « cette charogne est d’utilité publique ». À chaque fois qu’il devait se forcer à l’appeler et ça lui valait un coup de blues. Chaque fois. Sauf aujourd’hui.
Sandrane remarqua immédiatement une anxiété grave dans sa voix.
« Putain, Sandrane, tu vas enfin sortir de ta grotte !? Tout le monde ne parle que de ça nom de dieu ! Je te l’avais dit, je te l’avais dit que cette histoire finirait par nous péter à la gueule ! »
Sandrane arqua un sourcil, à moitié amusée, à moitié inquiète par ce signal clair.
« Tu ne m’appelles plus depuis des mois, de quoi tu parles exactement mon cher Bastion ? »
« Les tarées de la colline ! C’est l’enfer sur terre au refuge, mais lis les journaux putain ! On a besoin de toi ici, maintenant, ramène ton cul ! »

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Reste au courant de la vie de cette histoire! 🙂
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